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  • : La Minute Nécessaire de Bridget Kyoto
  • : Où sont les esprits décapants qui se moquent de tout, s'amusent de l'urgence et parodient les alternatives ? Quels personnages peuvent incarner les affres et contradictions de l'écologie quotidienne, ses hypocrisies, son jusqu'au-boutisme et ses errements misanthropes ? Personne pour l'instant – à part BRIDGET KYOTO !
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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 14:50

(Si vous avez la flemme de lire, je l'ai fait en podcast audio : cliquer ci-dessous, moi, je prends mon bain)

(publié dans Globalmag, le blog)

 

OK, les gars, je dois reconnaître que, avec Fukushima, vous avez marqué un point. Je n’aime pas trop les antinucléaires mais là, je suis obligé d’être beau joueur : vous avez assuré ! Il faut dire que vous avez eu un peu de chance, aussi : franchement, un tremblement de terre niveau 9 doublé d’un tsunami, vous y êtes allés fort ! Mais bon, vous en avez profité pour attaquer, vous avez poussé votre avantage, c’est normal, c’est la loi du sport. Vous avez été réalistes.


ballon-vole-et-but.jpgEn tout cas, nous les pro nucléaires, on a peut être perdu une manche dans l’opinion, mais quand le nuage de particules et d’émotion sera retombé, on verra si vous gardez l’avantage longtemps. Ça fait des années que vous radotez que le nucléaire est trop dangereux et nous, ça fait des années qu’on continue à en vendre et à s’en foutre plein les poches alors on va pas s’avouer vaincus aussi facilement.

 

Et puis, de toute façon en France, les centrales sont SURES. Il ne peut rien leur arriver, RIEN : même aux vieilles des années soixante avec leurs ampoules qui clignotent. On a TOUT vérifié. C’est absolument im-po-ssible que ça pète. Sauf si, bien sûr, il arrive un truc qu’on n’a pas prévu, mais alors là, c’est pas du jeu, hein !

 

Il faut voir les contraintes qu’on a, aussi : non seulement, il faut qu’on alimente la France en énergie mais surtout, il faut qu’on gagne du pognon et nos actionnaires sont plutôt du genre gourmands. Vous avez des actionnaires, vous ? Non ! Alors c’est normal que vous ne compreniez pas, hein ! Vous ne risquez pas votre prime de fin d’année ! Un actionnaire, c’est simple, c’est juste un type qui DOIT gagner de l’argent, c’est comme le scorpion dans la fable*, alors votre obsession de la sécurité, hein, il s’en fout un peu, l’actionnaire.

 

Et puis bon, si jamais ça pète ? Alors quoi ? Un bon quart du territoire sera inhabitable pendant quelques centaines d’années. Et alors ? Vous irez ailleurs, les voyages forment la jeunesse. Et nous ? Il ne nous arrivera rien. On dira d’abord qu’il faut respecter le deuil des familles et ensuite : rien. On passera à autre chose ; une bonne petite guerre, tiens, par exemple. Regardez les autres catastrophes : marées noires, explosions, pollutions : avec les collègues, on en rigole encore !


De toute façon, on vous tient tous par les c***, les gars : vous êtes des junkies de l’énergie et nous, on a la dope. Sans nous, vous êtes en manque, alors on peut vous refiler n’importe quoi, vous nous l’achèterez toujours : pétrole, nucléaire, gaz de schiste, peu importe. tokyo.JPGVous pouvez bien faire les fines bouches, vous n’y pouvez plus rien : vous êtes dé-pen-dants. Alors, 1 à 0 contre le nucléaire pour l’instant… … mais balle au centre.

 


(*) Fable du scorpion et de la grenouille : Un scorpion qui avait besoin de traverser une rivière, demanda à une grenouille de le mener jusqu'à l'autre rive, sur son dos. - Il n'en est pas question, répondit la grenouille. Je te connais et je sais que si je te laisse monter sur mon dos, tu me piqueras pour me tuer. - Mais alors, je vais mourir noyé, répondit le scorpion. La grenouille finit par accepter, mais alors qu'ils étaient à la moitié du parcours, le scorpion la piqua, lui injectant son venin mortel. - Mais qu'est-ce que tu as fait, malheureux, s'écria la grenouille. Maintenant, tu vas mourir, toi aussi ! - Je n'y peux rien, dit le scorpion. C'est ma nature.

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