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Ecritures

  • : La Minute Nécessaire de Bridget Kyoto
  • : Où sont les esprits décapants qui se moquent de tout, s'amusent de l'urgence et parodient les alternatives ? Quels personnages peuvent incarner les affres et contradictions de l'écologie quotidienne, ses hypocrisies, son jusqu'au-boutisme et ses errements misanthropes ? Personne pour l'instant – à part BRIDGET KYOTO !
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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 18:02

Dans un rapport rendu public jeudi 28 octobre, l'Académie des Sciences réfute les thèses de Claude Allègre sur le changement climatique, réaffirmant que l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère est la cause principale du réchauffement. Ce rapport avait, à l'origine, été commandé par la ministre de la recherche, interpellée par des centaines de climatologues s'indignant des attaques répétées portées contre certains d'entre eux par Claude Allègre.

Il avait déclenché la polémique avec son livre L'Imposture climatique, où il dénonçait les conclusions des climatologues internationaux. Il s'est pourtant rangé à ce rapport, qu'il a également adopté.

 

Ça y est, à force de s’acharner, ils ont fini par l’avoir, notre géochimiste préféré, ces sales climatologues. Il avait essayé de les retarder mais la lutte était trop inégale.
Tous ces écologistes enragés, là, tous ces scientifiques vétilleux, tous ces jaloux qui n’ont jamais écrit le moindre best-seller, qui n’ont jamais été invités dans le moindre talk show avec des pipoles, ils doivent bien se goberger, aujourd’hui :
Ils ont ridiculisé Claude, le seul qui nous comprenait, le seul qui nous défendait encore contre ces insensés
 d'écologistes. Claude, si proche de nous. Claude et sa grande gueule. Tonton Claude.
Allegre-2.jpgSi on les laisse faire, vous allez voir, ils vont essayer de nous culpabiliser maintenant, de nous dire des choses pas agréables - peut-être même de nous faire peur.
Si ça continue, ils vont nous demander de faire des efforts, de réduire nos trajets en voiture - peut-être même d’économiser des choses.
Si ça continue, ils vont nous demander de renoncer au progrès et de nous éclairer à la bougie dans une caverne - peut-être même de porter des sandalettes.
A force de mépriser le bon sens, ils vont finir par tuer la liberté.

Alors je te dis, Claude, tu as perdu une bataille mais tu n’as pas perdu la guerre. Tu t’es ridiculisé devant toute la communauté scientifique mais ne tourne pas à l'aigre (blague cadeau) : tu restes un héros dans notre coeur, à nous qui ne comprenons rien à ces histoires compliquées.
Nous, on veut juste que tu continues à nous dire ce qu’on veut entendre : l’écologie, c'est pas cool, on n’en veut pas. Le réchauffement, on n’en veut pas non plus. D'ailleurs, on ne veut même pas en entendre parler : on ne veut même pas le savoir. A force de nous raconter des histoires, ils vont finir par nous porter la poisse.

3-petits-cochons.jpgTu sais, Claude, les scientocrates et les écolopathes n’arriveront jamais à nous faire évoluer, je te le promets. On les emmerde, tous ces peine-à-jouir dépressifs, tous ces bobos qui donnent des leçons aux autres sous prétexte qu’ils se sont renseigné avant.

Et toi, avec tout la pub que tu t’es faite et tout le pognon que tu as opportunément ramassé avec tes bouquins, tu les emmerdes encore plus.

Continue, Claude.

 

(sur RTL, Claude bafouille mais ne se rend pas).

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 15:51

Depuis le temps que je traîne sur le marché du chômage, j’ai fini par identifier le job parfait. Du coup, c’est celui-là que je vais demander au Père Noël du pôle emploi.


Cher Père Emploi, 

Tout d’abord, j’ai été très sage cette année : je suis bien allé à mes convocations idiotes et à mes rendez-vous d’évaluation inutiles de Pôle Emploi.

Je voudrais un emploi très bien payé : 3 000 € par m…  non, pardon, rajoute un zéro : 30 000 € par mois, voilà, ça c’est bien : autant voir grand, hein.
Je voudrais aussi des horaires fixes pour aller jouer au  ouash-sque avec mes te-po. Et puis il me faudra pas mal de temps libre  parce que dépenser tout ce fric, c’est presque un boulot, hein !
naturisme.jpgEnsuite, je voudrais un job où on travaille en s’amusant. J’avais pensé à quelque chose dans le domaine des jeux en ligne. Un truc jeune, Internet, fun quoi.
L’idéal serait une entreprise avec la sécurité de l'emploi : une boîte qui ne connaisse jamais la crise.
Mais surtout, cher Père Emploi, je peux t’appeler Paul ? Je voudrais un job  où on me foute une paix royale. C’est ça le plus important pour moi : la liberté. J’ai toujours été indépendant  et je ne veux pas de petits chefs sur le dos pour me contrôler. Je veux assumer mes  responsabilités. Seul.
Pour finir, si la boîte pouvait avoir une image glamour et sympa, proche des gens, ce ne serait pas de refus.

 Merci d’avance, cher Paul Noël, pour ta compréhension et, vu que tu bosses dans une agence de chômeurs, je t‘encourage (pour te faire rire) : au boulot les feignasses !

Eric la Blanche

 

Et bien figurez-vous que cet emploi idéal existe… mais dans une seule boîte sur la planète : la Société Générale.

Prenez le beau métier de trader, par exemple : les avantages, on les connaissait déjà. Le fait que les banques soient à l’abri de la crise, aussi. Ce qu’on ne savait pas, en revanche, c’est que la Société Générale est la seule à n’exercer absolument AUCUN contrôle sur ses employés. A la SoGé, man, tu fais CE QUE tu veux !

hippie.jpgVoyez le verdict temporaire du procès de Jérôme Kerviel : sa banque n’est responsable de RIEN. Et c’est bien normal puisqu’elle n’avait aucun contrôle sur rien, ne savait rien, n’y comprenait rien : Jerry faisait exactement ce qu’il voulait et, s’il a égaré malencontreusement quelques milliards d’euros, c’est de SA faute. C'est pas « cool » pour lui, mais il doit les rembourser, c’est normal, man !

C’est pourquoi je vais postuler à la SoGé, banque de babas cool qui fument des pétards en jouant des milliards au poker en ligne, avec un management communautaire tolérant super relax.

En plus, à la SoGé, tu vois, ils sont vraiment compréhensifs et proches des gens, man : comme Jérôme a reconnu qu’il avait un peu déconné alors ils ont passé l’éponge sur sa note de frais, soit 4.9 milliards d’euros de dommages et intérêts.

C’est la Société Géniale, man.

Je veux travailler là-bas.

 

paru dans La Mèche N°7

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 16:11

Tôt, ce matin, vers 14h, tandis que je rentrais d'une éprouvante soirée Sex & Vegetables (légumes ndlr) au Macumba Night, j’ai surpris une agitation inhabituelle dans la rue : il y avait plein de gens qui défilaient en criant des slogans où il était question de machins... heu... cosy (des brassards ? Je n’ai pas très bien saisi, en fait) – mais je ne m’intéresse pas trop à ce genre de choses en général.

CRS.jpgJ’avais un début de gueule de bois et les gens me regardaient d’un drôle d’air (j’étais déguisé en concombre échangiste) mais sinon, l’ambiance avait l’air assez relax. A un moment, j’ai même repéré des figurants de la guerre des étoiles qui buvaient des bières pendant le service sur le bord de la manif et je me suis dit que je pourrais peut-être leur en demander une, pour soigner ma gueuldeube naissante.

- Ah ah ! je vous ai reconnus : vous, vous faites les soldats de l’Empire, hein, les gars, c’est ça ? Z’auriez pas une petite binouze pour un concombre de l’espace, j’ai le foie qui est en train de basculer du côté obscur ?

Un des figurants m’a gentiment dit « dégage connard » et j’ai protesté en lui disant qu’entre intermittents du spectacle, on pouvait quand même se serrer les coudes mais bon, il avait l’air de prendre son rôle un peu trop à cœur, ce con-là.

Ensuite j’ai demandé à une toute jeune femme, visiblement lycéenne, ce que tous ces gens foutaient là. Elle m’a expliqué qu’ils manifestaient à cause du financement des retraites. Elle m’a dit :

- Il n’y a plus assez d’argent pour payer les retraites.

J’ai rigolé intérieurement (j’ai pris ma retraite le jour de ma majorité avec l’argent de papa) et, comme elle était drôlement jolie, je dois avouer que l’envie de la manipuler m'a traversé l'esprit. J'ai donc commencé à... quand, soudain, le choc !Mon sang s’est subitement glacé dans mes veines et je l’ai attrapée par les épaules

- Qu’est-ce que vous avez dit, mademoiselle ? Vous êtes tous là, dans la rue, à cause de l’argent des retraites ?! C’est ça ?

- Ben oui…

- Nooooooooon ! Meeeeeeerde ! C’est pas vrai ! Mais quel étourdi je fais !

Je me suis tapé le front et je lui ai dit, implorant :

- Mademoiselle, vous allez me détester, je suis vraiment désolé !J’avais complètement oublié : l’argent des retraites ? C’est moi qui l’ai !

Et là, j'ai essayé d'arrêter la manif en criant (comme un concombre échangiste) :

- Rentrez tous chez vous, les gars, tout va bien, ne vous inquiétez pas : l'argent, je l'ai, il est à la maison !

Je suis retourné voir la fille, incrédule et un peu apeurée, et je lui ai dit : 

- Je vous jure, mademoiselle, tout l'argent est, chez moi, à la maison, caché derrière un tableau ! Je vais le chercher, venez avec moi !

Nous avons foncé chez moi à toute vitesse (enfin, aussi vite que mon costume de concombre me le permettait) et nous sommes entrés dans le salon, haletant.

- Regardez fff l’argent des retraites, il est ffff il est là, derrière le fff tableau !

Je me suis précipité vers le mur et j’ai décroché le grand tableau qui fait face à la fenêtre, une œuvre abstraite avec plein de chiffres.

Et là, penaud mais triomphant, je lui ai dit :

- Vous voyez ? Plus la peine de manifester : tout est là, regardez bien ! Hourra, on est sauvés ! Il y en a plein, presque autant qu'on en veut ! 

tableau.jpg

- Quel étourdi ! Je vais finir par oublier ma tête, un jour ! 

En attendant, la France - et peut-être même le monde - étaient sauvés. On avait eu chaud !

Alors, pour me faire pardonner, je l'ai prise dans mes bras et je l'ai embrassée.

La suite ne vous regarde pas

(mais je vous engage fermement à faire suivre ce tableau à un maximum de gens, foi de concombre échangiste).

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 16:45

Je ne vous ai jamais parlé de mon amie Francette. Elle s’appelle France mais a toujours voulu qu’on l’appelle Francette. Elle nous gardait quand nous étions petits et, avec elle, j’ai appris plein de trucs absolument vitaux comme… heu… retourner une crêpe, par exemple.

Et puis, il y a quelque temps, Mamie Francette a fait une crise ; c’est arrivé d’un coup. Surdosage de médicaments et anémie.

crise-29-copie-1.jpgJe suis allé la voir à l’hôpital international : elle était maigre, si maigre. A faire peur. Je lui ai demandé de  bien manger pour reprendre des forces ; je lui avais amené ces petits gâteaux à la confiture qu’elle aime tant. Elle m’a dit : le docteur ne veut pas.

Alors je suis allé le voir : Dr. Milton Frithomme, diplôme de bionomie, Université de Chicago.

- Pourquoi est-ce que vous ne voulez pas qu’elle mange mes gâteaux ?
- Parce que seule la nourriture fournie par notre hôpital est autorisée ! Hors-sac interdit ! Vous n'êtes pas dans un hôpital socialiste, nous sommes un hôpital libre, ici, monsieur !

Ensuite, il m’a dit que son état était inquiétant et qu’il ne fallait absolument qu’elle arrête ses médicaments.  Je n’ai pas compris tout de suite :

- Vous voulez dire, Docteur, qu’elle doit continuer à prendre le médicament qui l’a envoyée à l’hôpital (et que vous lui avez prescrit ?)
- Oui,Il ne faut pas arrêter d’un coup. Et vous savez, je sais de quoi je parle : je travaille pour la société qui fabrique ce médicament. C’est un très bon médicament. Vraiment.

J’ai trouvé ça un peu… heu… Woerthien et j’en ai pris une boîte : contre-indiqué en cas de faiblesse ou d’anémie. J’ai regardé le médecin, interloqué. Il m’a pris par l’épaule avec un grand sourire :

- Ne craignez rien, c’est un protocole très courant. On l’applique systématiquement en cas de crise. J’ai fait ma thèse de bionomie là-dessus, justement.
- De bio quoi ?
- De bio – nomie : c’est l’économie libérale appliquée à la biologie, c'est de l'économie médicale. Par exemple, là, on purge et on affaiblit votre amie afin qu’elle puisse repartir sur de bonnes bases : c’est comme les politiques de  rigueur que vous allez bientôt subir en France, mais appliquées à la médecine.
- Ah ? Heu, super ! Mais c’est pas un peu dangereux ?
- Mais non, mais non, au pire : le patient meurt… mais sur de bonnes bases ! Et puis, de toute façon : on ne peut pas faire autrement. C’est a-bso-lu-ment impossible. La théorie néolibérale l’interdit : Verboten ! Sacrilège ! Tabou !
- Comme les saignées dans les pièces de Molière ?

Il m’interrompit avec enthousiasme :

- Mais oui, jeune homme ! On lui en administre aussi : ça fluidifie sa circulation et on revend son sang à des amis pour qu’elle rembourse ses médicaments. C’est ça la bionomie : comme dans l’économie réelle ! Il faut bien vivre, hein.

Sur ce, il me fit un petit clin d’œil complice tandis que je lui demandais de m’aider à ramasser mes bras qui pauvre-vieille.jpgvenaient de tomber par terre. Puis je suis retourné voir Francette, pas rassuré. Avant de partir, elle a tenu à me présenter ses « copines » de l’étage, des dames de son âge, toutes d’origines différentes : une Grecque, une Espagnole, une Portugaise, une Italienne, une Irlandaise… et même une vieille Anglaise qui ronchonnait dans un coin.

Elle a dû voir une ombre sur mon visage parce qu’en partant, elle m’a dit à l’oreille :

- Ne t’inquiète pas, leurs pilules, elles sont pas bonnes. Trop amères. Alors moi, je fais la grève : je les fiche aux cabinets.

Et elle a rigolé. Sacré vieille France.

 

Lire aussi : la Stratégie du Choc (Naomi Klein - 2007)

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 16:35

En ce moment, il y a une chouette campagne de pub dans les rues qui dit : Agatha, c'est moi. C'est sympa, je l'aime bien, même si je ne m'appelle pas Agatha... et tant mieux d'ailleurs parce que c'est moche, comme prénom, je trouve.

Il n'en reste pas moins que je m'interroge sur le sens de cette campagne. C'est qui, Agatha ? (le premier qui répond "c'est moi" reçoit un bol de mépris). Mystère.

Agatha.jpgAu début, je me suis dit, c'est une nana qui trouve que les réseaux sociaux ne sont pas assez performants et qui veut qu'on reconnaisse sa gueule dans toute la France. Faut avoir les moyens, quand même.

Sauf que je vois une deuxième affiche et là, bing ! ce n'est déjà plus la même nana. Bon alors, c'est qui Agatha, c'est toi ou c'est l'autre ?

Et là repaf ! troisième affiche, troisième nana. Au point où j'en suis, je me dis que c'est des nanas qui sont jalouses entre elles et qui se tirent la bourre pour qu'on voie qu'elles s'appellent Agatha. C'est pas la crise pour tout le monde, hein : il y en a qui ont vraiment du pognon à perdre.

En même temps, moi, ça me plairait bien de mettre ma gueule en grand sur des affiches juste pour dire : Eric, c'est moi. Je ne vois pas trop qui ça pourrait intéresser mais bon... peut-être qu'il y des gens qui viendraient me saluer dans la rue en me disant : Eric, c'est toi ? et je leur répondrais : tu veux un bol de mépris ou quoi ? Je me paie une campagne d'affichage exprès et tu as l'outrecuidance de venir me demander quand même ?

Je me suis dit que quelque chose ne collait pas alors j'ai pris le temps de réfléchir : à mon avis, la campagne d'affichage Agatha a été payée par une sorte association de défense dézagata. Je ne vois que ça. On devait tellement se foutre de leur gueule à cause de la mocheté de leur prénom qu'elles ont décidé de se réunir et de prendre le taureau par les cornes, genre : ouais, on s'appelle Agatha et on vous emmerde : Agatha, c'est moi, tu vois et j'en ai rien à foutre : je l'assume et je te pouète.

Restait le problème du financement. Une campagne d'affichage, comme dirait Jamel, ça coûte un br... (heu, non, rien). Bref, qui paye ? - sachant qu'il n'y a pas suffisamment d'Agatha dans ce pays pour réunir des fonds aussi considérables. En plus quand tu t'appelles Agatha, tu pars quand même avec un handicap dans la vie et tu as  peu de chances de réussir et de devenir riche. C'est le serpent qui se mord la queue.

EricEt là, j'ai eu un tilt. Personnellement, je ne connais que deux Agatha : la première, c'est une sorcière dans un dessin animé, je pense qu'on peut écarter cette hypothèse. La seconde, bingo ! c'est Agatha Christie : elle seule a suffisamment de pognon pour se payer un tel caprice sauf qu'elle est morte. Donc, ça ne peut pas être elle. Logique.

Du coup, je me dis que c'est peut-être son éditeur qui a banqué. Il est un peu tordu, le mec, franchement. Tout ça pour vendre des bouquins ? Il n'y avait pas plus compliqué, encore, comme idée ? Bon, au moins, ça prouve que ça s'adresse à des gens logiques et doués pour les enquêtes et les déductions (comme moi), ce qui est un peu normal quand on vend des romans policiers

Mais bon, aussi, est-ce que tout le monde a le temps de s'arrêter devant une affiche pendant dix minutes en se demandant ce qu'elle peut bien vouloir dire ?

Et puis surtout, pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas mis la tête d'Agatha Christie ?

Ça devient compliqué, la vie, un peu.

Non ?

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 12:00

C'est une confession difficile que je dois vous faire aujourd'hui. Je ne retoucherai plus jamais à cette saloperie. C’est en train de détruire ma vie. Ça corrompt, ça salit, ça pourrit tout ce que ça touche. Ça rend les gens mauvais. Ça rend les gens petits, mesquins, malades. Obsédés.

La poudre.

Le pire, c’est que je le savais. On m’avait averti. Ne touche jamais à ça. Ne te crois pas plus fort que les autres. Ne commence jamais. Tu sais bien comment ça finit. Et pourtant, je l’ai fait.

junkie.jpgJ’ai été orgueilleux. Je pensais que j’étais invincible. Et puis j’y ai pris goût. A petites doses. C’était bon. Alors je les ai augmentées. Le dealer est devenu comme un ami, presque un frère. Je ne vivais plus que pour lui. Je l’attendais, je le guettais. Il était déjà trop tard.

C’est de la bonne came, il faut dire. De première bourre. De la vraie, de la bonne, pas coupée. De la pure. De la dure. Avec elle, mon sang ne fait qu’un tour. Quand j’en prends, j’ai l’impression de rêver, d’être ailleurs, d’être un autre. Je voyage. Je plane. Et peu à peu, je me fane.

Maintenant, je suis un camé, un sale junkie. Je ne sais pas comment je vais faire pour m’en sortir. J’ai besoin d’aide. Aidez-moi. Je me déteste.

Mon dealer ne me lâche plus. Charognard ! Il sait que j’ai besoin de lui. Il sait que j’ai besoin de sa sale poudre. Que je peux replonger à tout moment. Que je vais replonger. Il me nargue. Il me hèle. Il me provoque. Partout où je vais, il me suit. Je ne peux quand même pas rester enfermé chez moi : il faut bien que je sorte.

Enfermez-moi, je vous en supplie. Ne me soumettez pas à la tentation. Faites-le partir sinon je n’y arriverai pas.

Cet aveu est public. Il n’a pas été facile à écrire, vous vous en doutez. Mais j’ai pensé qu’en avouant mon addiction au plus grand nombre, en me vautrant publiquement dans ma propre boue, je serais peut-être plus à même de m’en sortir. La honte comme thérapie. L’aveu comme rédemption.

Aujourd’hui, je suis abîmé. J’ai perdu l’odorat. Je ne sens plus qu’une vague odeur de m… en permanence. Je suis devenu irritable, presque violent. Paranoïaque. Ma descente aux enfers a commencé il y a trois ans, peut-être quatre, je ne sais plus.sarko

D’abord les racailles, puis le Kärcher, Jaurès, le Fouquet’s, le Yacht, les oligarques, la Rolex, les Ray-Ban, les talonnettes, l’île de la Jatte, le Cass’toi et après tout s’est accéléré : l’homme africain, Guy Moquet, l’omniprésident, Paris-Match, le Figaro, Carla Bruni, le Pape, les enfants juifs, la Princesse de Clèves, le Karachi-gate, les statistiques ethniques, France Télévision, la laïcité, l’identité nationale, Air Force 0.5, le bouclier fiscal et tant d’autres encore que tout se brouille dans mon cerveau malade d'humoriste.

Et aujourd’hui me voici : chaque jour, j’attends en piaffant de savoir quelle poudre (aux yeux) il va bien pouvoir encore nous lancer et ce qu’il va bien pouvoir inventer pour nous faire rire… et trembler : comment décrocher ? Comment ne pas parler de lui ?

J'étais chroniqueur, je suis devenu junkie.

Papa, Maman, pardonnez-moi, je suis accro à Sarkozy.

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 12:00

Ça y est ! J'ai enfin un entretien pour un job dans un grand cabinet d'avocats. J'ai revêtu mes plus beaux habits propres et je me suis entraîné à avoir une tête de ouineur : c'est très facile, je me mets devant mon miroir, je ferme les yeux et je me concentre : "je suis Bernard Tapie ; je viens de recevoir 100 millions des caisses publiques." Je rouvre les yeux et voilà : je suis souriant, calme, félin, magnétique, comme si je venais de faire l'amour à plein de gens en même temps par derrière.

challenges.jpegJ'arrive à l'entretien. Le type en face de moi a une tête de type qui fait passer des entretiens et j'ai du mal à l'imaginer en train de faire autre chose - comme l'amour avec Bernard Tapie, par exemple. Nous faisons un rapide survol de mon curriculum :

Maîtrise de droit privé
Certificat d'aptitude à la profession d'avocat
DEA de Sciences Politiques avec mention (mémoire sur le Référendum du 27 avril 1969)
Institut d'Études Politiques de Paris

Il me dit : Bien ! Vous avez un excellent cursus cher monsieur, nous sommes très impressionnés. Brillant ! Vous êtes brillant. Je lui réponds : vous savez, c'est surtout que je suis un gros bosseur et puis j'aime apprendre. Les choses de l'esprit doivent guider l'action. L'intelligence dans l'action, c'est mon leitmotiv.

- Est-ce que vous vous définirirez comme quelqu'un d'intelligent ? M'a-t-il demandé.

- Oui, je pense qu'on peut dire ça, même si tout est relatif, bien sûr.

- C'est excellent, nous avons besoin de gens comme vous, vous savez que nous sommes un cabinet sérieux, n'est-ce pas ?

- Oui

- Tellement sérieux, même, que je me demande ce qui me retient de vous mettre mon poing dans la gueule.

J'étais en train de frétiller d'aise et j'avoue que cette dernière réplique jeta comme une ombre sur mon entretien.

- Pardon ?

- Vous êtes un cancre, monsieur, doublé d'un escroc. Nous avons vérifié toutes les informations portées sur votre Curriculum et presque tout est faux. Aucune trace de votre DEA de sciences politiques avec mention... les procès verbaux ont disparu, bizarre, non ?

- Heu... ah ?

- Aucune trace de votre diplôme de Science Po, vous vous êtes seulement inscrit...

Merde, il avait tout vérifié, le con, j'étais fait comme un rat.

- Et nous sommes remontés plus loin, jusqu'au bac : 7/20 à l'épreuve écrite de français et 12 à l'oral, 9/20 en philo, 8/20 en maths, 10/20 en anglais et 11/20 en économie : rattrapage. Vous avez redoublé votre sixième, un génie, vraiment.

sarko.jpegLe type m'énervait alors je lui ai dit : cass'toi pov'con mais à ce moment là, il est devenu immense puis s'est transformé en grosse femme avec une énorme poitrine qui s'est mise à hurler :

- Sale petit morveux, puisque c'est comme ça, tu seras puni : tu es privé de talonnettes jusqu'à nouvel ordre et tu vas devenir encoooore plus petiiiiiit et compleeeexé. Ouuuuuuh, la honte ! Elle m'a pressé entre ses seins jusqu'à m'étouffer et j'ai hurlé : nooooooooooon, pas ça, pas les talonneeeeeeeeeettes !

Et je me suis réveillé en sursaut. Carla dormait toujours, dans la chambre, à côté. Ce n'était qu'un cauchemar. Je suis toujours Président de la République et demain, je prierai pour que l'opinion ne sache jamais que je suis soupçonné d'avoir grugé mes études.

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 14:30

Moi et mes potes, on aime la liberté. On est comme ça. On est jeunes et on veut vivre libres, toujours. On est des rebelles, des voyous, faut pas nous en vouloir, on a été élevés comme ça, à la dure… et nous savons des choses que vous ne comprendrez jamais. Bande de nuls. On vous mépriseEasy_Rider-05.jpgLa vie est courte, il faut qu’elle soit intense. L’avenir ne nous fait pas peur : l’avenir est à nous. Seules comptent l’émotion, la vérité de l’ici et du maintenant.

Vivre.

A fond.

Ô Nietzsche !


Alors, parfois, quand le soir tombe sur la ville fourbue...

cliquez ici :

... nous enfourchons nos destriers d'acier et nous filons à travers les rues empoissées dans un nuage de terreur et d’ivresse. C’est l’équipée sauvage.

Nous sommes d’une race farouche : celle des guerriers, des jusqu’au-boutistes, celles des hommes qui portent à son degré suprême l’idéal de la liberté. Nous sommes des seigneurs et nous vivons selon nos propres règles. Jamais nous ne négocions. Jamais nous ne baissons les yeux. Devant personne.

Lorsqu’il entend vrombir, au loin, notre meute mécanique, le bas peuple se signe et file se terrer pour ne pas croiser le funeste chemin de notre noir cortège. Des fonctionnaires. Des employés.

Quantités négligeables.

Nous sommes les maîtres. La police nous hait mais ne peux rien contre nous : elle sait qu’il vaut mieux nous éviter. Elle a peur. Car nous allons toujours jusqu’au bout. L’Homme ne respecte que ce qu’il craint – et nous ne craignions rien, ni l’ordre ni la loi. Ni toi, pauvre passant.


Brando_l.jpgMatt est tombé sur les cops (flics), l’autre jour. Il les a regardés comme les merdes qu’ils sont et les a menacés en les insultant. Ces pédales ont tellement chié dans leur froc que Matt est reparti, toujours libre et sauvage, indomptable.

Une autre fois, y’avait une bonniche avec son chiard en poussette qui passait sur un passage piétaille. Qu’est-ce qu’elle croyait, la salope ? Que Matt est le genre de mec qui s’arrête aux feux ?

Pareil pour Johnny, il  a cogné une caisse avec sa meule, un jour. Ça aurait pu bien se passer mais le mec a commis une très grave erreur : il l’a ramenée. Alors Johnny en a profité pour lui serrer 2000 €. Ça leur apprendra à fermer leurs gueules.

Quant à Eddie, il a forcé une connasse à sortir de la route en scoot. Elle n’avait qu’à pas se la jouer, la pute.

C’est nous les kings, je vous dis ! Et quand on part en virée avec mes potes Matt, Johnny, Eddie, Al, Pete, je vous conseille gentiment de passer votre chemin, bande de nazes. On n’est pas des gentils, nous : on est des durs.

Le seul truc qui me fout les boules, c’est qu’hier, j’ai encore rayé mes Weston. Papa va me tuer.

 

Starring :

Matt / Matthieu P.  * – fils du Directeur de la Police Nationale

(*) ses avocats m'ont demandé de retirer son nom mais vous le retrouverez facilement, il a refait parler de lui depuis.

Eddie / Edouard Fillon : fils du 1er ministre

Johnnie / Jean Sarkozy : fils du Président de la République Française.

Al / Alexandre Balkany : fils du maire de Levallois Perret

Pete / Pierre Sarkozy : fils du Président de la République Française.

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 11:18

Publié dans "la Mèche" n°2

L’autre matin, tandis que je prenais Adélaïde, mon vélo, dans la cour de l’immeuble, la voisine du troisième est venue me voir en m’expliquant que je n’avais pas le droit de le laisser dans la cour. Je lui ai demandé pourquoi. Elle m’a répondu parce que c’est une partie commune.

Sexy-Cycling.jpgUne partie commune qui sert à quoi ? A rien, à part mettre les poubelles et les vélos, ai-je rétorqué. Et si tout le monde faisait comme vous ? m’a-t-elle lancé. Si tout le monde faisait comme moi, chère madame, il n’y aurait plus de voitures dans les rues, plus de bruit, plus de pollution et je pense qu’on n’aurait plus trop de problème pour garer son vélo.

Après ça, content de moi, je lui ai fait le sourire le plus immense dont je suis capable le matin. Elle a ajouté oui et ben vous n’avez pas le droit c'est tout et je lui ai annoncé que j’allais le prendre quand même.

Je suis parti dans l’allée en sifflotant mais la vieille bique avait quand même réussi à m’énerver. Il y a des gens qui n’ont vraiment que ça  à foutre, ai-je pensé, et j’ai murmuré en le pensant très fort : mort au cons !

J'ai ouvert la porte de l'allée et suis sorti dans la rue.

Et là, patatras !

Tout le monde était mort.

Il n’y avait plus aucun bruit dehors, à part un klaxon bloqué, au loin. Les gens gisaient, au sol, comme endormis. Autant vous le dire, j’ai immédiatement regretté mes paroles. Mince ! me suis-je dit, je viens de buter l’humanité toute entière !

Je me suis immédiatement demandé pourquoi je n’étais pas mort moi-même, malgré une tendance à la connerie plutôt… heu… prégnante.  J’en ai déduit que celui qui lançait la malédiction « mort aux cons ! » était automatiquement immunisé.

J’étais donc seul. Seul au monde. J’ai décidé d’en avoir le cœur net. Se pouvait-il que quelqu’un d’autre ait survécu ? Quelqu’un qui n’ait jamais été con de toute sa vie ?

J’ai enfourché Adélaïde et j’ai décidé de parcourir Paris à la recherche de survivants. Ça m’a pris des heures. Rien. Tout le monde était mort. Je commençais à ressentir une légère culpabilité. Bon, au moins, il ne reste plus personne pour m’engueuler, c’est toujours ça, me rassurai-je.

Le soir tombait presque lorsque, dans un quartier huppé de la capitale, je finis par voir quelque chose bouger, au loin. Je pédalai à toute vitesse vers la forme mouvante, en me disant : si c’est une femme, elle a intérêt à être bien parce que je risque de devoir rebâtir l’humanité avec elle. J’étais inquiet et exalté à la fois mais jamais je n'aurais cru voir un truc pareil :

C’était Bernard Henri Lévy.

Qu’est-ce que vous faites là ? Lui demandai-je plutôt abruptement. Il m’a dit : vous êtes vivant, mon Dieu, mais que s’est-il passé, qui a fait ça ? J’ai fait genre : je sais pas trop mais bon on finira bien par le trouver ce salaud, hein… et je me suis soudain demandé : comment a-t-il fait, lui, pour survivre ?

bhl.gifIl existe donc vraiment des gens sur cette planète qui ne sont pas des « cons » ? Et BHL en ferait partie ? Et là, deuxième miracle, son téléphone a sonné : il m’a dit : c’est Alain, Alain Minc ! Non, cette fois, le doute n’était plus possible : mon sort n'avait pas marché.

D’ailleurs, en cherchant un peu, on a fini par trouver d’autres survivants : Finkielkraut, Glucksmann et d’autres médiatisés intellectuels étaient de ceux-là. Et seulement eux. Mais qu'avait-il bien pu se passer ?

Pourquoi avaient-ils survécu ?

Et soudain, j'ai compris : à force de faire n'importe quoi dans les médias depuis 30 ans, ils s'étaient immunisés contre les conséquences de la connerie.

La reconstruction du monde commençait mal

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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 15:17

Il est beau, mon pays, tiens ! C'est devenu invivable. On ne peut plus rien faire sans se faire emmerder. T’es contrôlé sur tout, t'es surveillé tout le temps : une vraie dictature. En plus, comme aujourd’hui tout ce que tu fais laisse des traces, t’es fliqué en permanence.

 GuerreDesBoutons1.jpgJe suis comme tout le monde, moi : j’ai besoin d’air. Laissez-moi vivre, un peu, les gens. C’est ici le pays de la liberté ? Des droits de l'homme ? J'ai honte de mon pays - et je vais même vous faire une confidence : si j’aurais su, j’aurais jamais fait président de la république. Ou alors dans un autre pays, tiens !

T’organises une petite collecte à la bonne franquette (Woerth) pour un pot de départ ou une petite campagne présidentielle ? Pas le droit : financement illégal.

T’essayes de donner un petit coup de main à des potes pour qu’ils se fassent  moins niquer par les impôts (Wildenstein, Bettencourt) ? Interdit : évasion fiscale. Qu’est-ce que ça peut bien leur foutre à ces cons de journalistes, hein ? C’est pas leur thune, merde, c’est la mienne : c’est l’argent de l’Etat. On peut plus faire ce qu’on veut avec sa thune, dans ce pays ?

Et c’est pas fini : T’essayes de savoir qui est le f*** de p*** qui colporte des ragots sur Woerth   ? Interdit : violation du secret des sources. Même plus le droit de se renseigner. On est où, là ? C’est ça, être président ? J’en peux plus.

Je donne des avantages fiscaux aux riches ; ça, j’ai le droit, quand même, non, je suis président ? Et bien quand j’essaie de récupérer l’argent avec ma grande réforme des retraites, paf ! Presque 3 millions de gens dans les rues ! Ils veulent que je laisse filer les déficits ou quoi ?

livre-de-la-jungle.jpgLes Français grognent ? Je leur jette un os en tapant sur les Romanos que tout le monde déteste ? Encore non ! Là c’est carrément l’Onu, l’Europe, le pape et toute la presse internationale qui me tombent sur le dos. Tout ça pour quelques milliers de clodos.

Je propose de déchoir deux ou trois racailles de leur nationalité  ? Interdit : anticonstitutionnel ! Mais qu'est-ce qu'on s'en fout de la constitution ? C'était juste pour faire plaisir aux Vieux. Vous aimez pas les Vieux, ou quoi ?

Même quand j’organise une mise en scène avec des immigrés pour faire croire aux gens que je suis cool, mon bal masqué tombe à plat... alors je fais ouvrir les grottes de Lascaux qui sont interdites au public pour montrer que je suis cultivé mais là, non plus, ça ne va pas. Et en plus, on se fout de ma gueule parce que je me goure sur les hommes préhistoriques. M'en branle de leurs conneries de dinosaures, moi !

Et tout ça rien que pour les deux dernières semaines !

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?

 

Si j'aurais su, j'aurais pas venu.

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